IA, robots et destruction de l’emploi

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La multiplication des robots, l’optimisation des processus métiers et plus récemment l’utilisation  de gros volumes de données (big data) traités par des algorithmes de plus en plus sophistiqués et alimentés par des consolidations, des capteurs, des objets ou des consommateurs connectés … donne une place particulière à l’intelligence artificielle ( IA ) et semble menacer ou induire une transformation importante de nombreux emplois.

Dès 2017, le parlement européen a voulu baliser l’utilisation des robots et de l’IA. 

Rapports
WEF : ‘The Future of Jobs Report 2018’  (accès direct au fichier pdf)
forum économique mondial –  17 septembre 2018

AGORIA
rapport du cabinet de consultance Roland Berger – septembre 2018

OCDE 2018 :

Nous relayons ici quelques extraits du rapport ocde 2018 qui a fait l’objet de nombreux relais presse (14% des emplois menacés et 26% des métiers transformés en Belgique).

« Résumé

Cette étude analyse le risque d’automatisation et ses implications pour la formation professionnelle et l’utilisation des compétences dans le cadre professionnel  (ndlr :  topologie du risque d’automatisation spécifique à chaque emploi basé sur les entretiens d’experts de  Carl Frey et Michael Osborne en 2013) …

En utilisant l’Enquête sur les Compétences des Adultes (PIAAC). L’analyse perfectionne les résultats obtenus par d’autres études internationales sur le risque d’automatisation à niveau individuel en utilisant des catégories professionnelles plus désagrégées et en identifiant les mêmes étranglements techniques constatés lors des entretiens d’experts.

… cette étude est mieux alignée à l’évaluation du potentiel d’automatisation généré par les développements en Intelligence Artificielle … elle applique la même méthodologie …  ce qui permet de tester la robustesse des résultats.

Le risque d’automatisation est estimé jusqu’à présent pour les 32 pays de l’OCDE ayant participé à l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC). Outre la proportion d’emplois à risque d’être perturbés par l’automatisation de la production et des services, l’étude s’intéresse en particulier aux caractéristiques desdits emplois et des travailleurs qui les occupent. Le risque est également évalué en fonction de l’utilisation des TIC dans le cadre professionnel et du rôle des formations visant à aider les travailleurs à évoluer
vers de nouvelles opportunités professionnelles

 

Principaux résultats

Les conséquences sur l’emploi et les compétences des progrès de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique ont été au cœur des récents débats sur l’avenir de l’emploi et les transformations induites par les technologies numériques. Depuis que Frey et Osborne (2013) ont provoqué un choc parmi les analystes et décideurs publics du  monde entier en publiant une étude selon laquelle aux États-Unis, 47 % des emplois seraient exposés à un risque élevé d’automatisation, plusieurs autres chercheurs et institutions ont apporté leur contribution au débat et tous sont parvenus à des estimations très élevées.

Toutes ces études reposent sur une évaluation du risque d’automatisation
d’un ensemble de professions réalisée par des experts à partir des taches que comportent ces professions. Cette évaluation a permis d’identifier des obstacles à l’automatisation ou « goulets d’étranglement », en d’autres termes des tâches qui, en l’état actuel des connaissances, sont difficilement automatisables. Il s’agit de tâches qui font appel à l’intelligence sociale, par exemple la capacité à négocier efficacement des relations sociales complexes, notamment à s’occuper d’autrui ou à percevoir les sensibilités culturelles ; à l’intelligence cognitive, en particulier la créativité et la capacité à mener un raisonnement complexe ; et à la perception et à la manipulation, par exemple la capacité à exécuter des tâches physiques dans un environnement de travail non structuré. Ces goulets d’étranglement ont été utilisés pour calculer un risque d’automatisation pour des professions non prises en compte dans l’évaluation des experts et pour d’autres pays que les États-Unis.

Des études conduites plus récemment à partir de données de l’Évaluation des
compétences des adultes du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC) ont abouti à des estimations nettement inférieures du pourcentage d’emplois menacés d’automatisation. Ces études montrent que les tâches à exécuter varient considérablement entre des emplois appartenant à une même profession et qu’il est indispensable d’en tenir compte pour apprécier l’ampleur du phénomène d’automatisation. Notamment, en tenant compte de cette variabilité, Arntz, Zierhan et Gregory (2016) évaluent à 9 % la proportion d’emplois menacés aux États-Unis.

Quoique nettement inférieur à l’estimation de Frey et Osborne, ce pourcentage représente environ 13 millions d’emplois sur l’ensemble du territoire des États-Unis d’après les statistiques sur l’emploi de 2016. Comme il est peu probable que les destructions d’emplois soient réparties de manière équilibrée sur le territoire national, les économies locales subiraient une déstabilisation plusieurs fois supérieure à celle provoquée par le déclin de l’industrie automobile à Detroit dans les années 50, durant lesquelles le progrès technologique et le développement de l’automatisation, entre autres, avaient fait disparaître une grande quantité d’emplois.
Cette étude entend non seulement fournir une estimation de la proportion d’emplois menacés d’automatisation, mais aussi apporter un éclairage sur les transformations importantes que subiront les emplois en raison de l’adoption de nouvelles technologies.
Elle présente également une analyse de la répartition des risques entre différents groupes de la population, ainsi que du rôle que peut jouer la formation pour aider les travailleurs à évoluer afin d’accéder à de nouveaux débouchés professionnels. Elle s’appuie sur les travaux réalisés par Arntz, Zierhan et Gregory (2016) pour l’OCDE et exploite les données issues du PIAAC pour prendre en compte les différences de tâches au sein de
professions définies de manière étroite. Elle porte cependant sur une zone géographique plus large, à savoir sur les 32 pays qui participent à ce jour à l’Évaluation des compétences des adultes, et les variables utilisées correspondent mieux aux goulets d’étranglement décrits par Frey et Osborne (2013). L’étude est ainsi plus cohérente par rapport à l’évaluation de l’automatisation susceptible de résulter des progrès de l’apprentissage automatique initialement réalisée par les experts. Du fait des différences
méthodologiques, l’étude couvre en outre un éventail plus large de travailleurs que celle réalisée par Arntz, Zierhan et Gregory (2016). Sont notamment aussi inclus dans l’analyse les travailleurs qui sont dépourvus de compétences élémentaires en informatique et/ou qui occupent des emplois ne nécessitant pas l’utilisation d’un ordinateur. Comme il existe une corrélation négative entre l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et le risque d’automatisation, l’estimation de la proportion d’emplois menacés d’automatisation obtenue dans cette étude est plus élevée.

Les principaux résultats de l’étude sont les suivants :
 Dans les 32 pays étudiés, près d’un emploi sur deux risque d’être sensiblement affecté par l’automatisation compte tenu des tâches qu’il comporte. Toutefois, l’ampleur du risque est variable. Dans les pays de l’OCDE qui participent à l’Évaluation des compétences des adultes, environ 14 % des emplois sont fortement automatisables (caractérisés par une probabilité d’automatisation supérieure à 70 %). Ce pourcentage est inférieur à l’estimation calculée au niveau des professions en utilisant la méthode de Frey et Osborne (2013), mais n’en représente pas moins plus de 66 millions de travailleurs au total dans les 32 pays étudiés. Par ailleurs, 32 % des emplois sont exposés à un risque d’automatisation compris entre 50 et 70 %, ce qui signifie que la manière dont ils sont exercés pourrait se transformer sensiblement sous l’effet de l’automatisation
– en d’autres termes, bien que toutes les tâches qu’ils comportent ne soient pas concernées, une forte proportion pourrait être automatisée, si bien qu’ils exigeront des compétences différentes.

 Le risque d’automatisation est très variable d’un pays à l’autre : alors que 33 % des emplois sont fortement automatisables en Slovaquie, ce pourcentage ne dépasse pas 6 % en Norvège. Plus généralement, les emplois se prêtent moins à une automatisation dans les pays anglo-saxons, dans les pays nordiques et aux Pays-Bas que dans les pays d’Europe de l’Est et d’Europe du Sud, ainsi qu’en Allemagne, au Chili et au Japon. Il faut cependant interpréter les chiffres relatifs au risque d’automatisation avec prudence : le risque lui-même est très variable et, si les chiffres obtenus pour les pays qui se situent aux extrémités supérieure et inférieure du classement ne sont pas sensibles aux changements de méthodologie, ceux concernant les pays proches de la moyenne sont plus incertains. En conséquence, s’il est par exemple possible d’affirmer que la proportion d’emplois menacés par l’automatisation est plus forte en Slovaquie qu’en Norvège, il est plus difficile de déterminer spécifiquement la probabilité d’automatisation dans chaque pays.

 Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, les écarts entre pays en matière de risque d’automatisation s’expliquent davantage par des différences au niveau de l’organisation des tâches au sein des secteurs économiques que par des … « 

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